La « saponification », c’est l’action de transformer des graisses (végétales ou animales), en savon…

Prenez d’un côté des huiles (uniquement végétales pour ma part): coco, karité, olive, amande douce, noisette… le choix est vaste. Prenez de l’autre, une base de soude (hydroxyde de sodium) dissoute dans un liquide (eau, infusion, lait…).

Mélangez les deux et la magie va opérer: le liquide va peu à peu épaissir. Les huiles et la soude vont disparaître pour laisser place… au savon.

Viennent alors les ajouts qui feront la spécificité de chaque recette. Pour les couleurs, j’ai fait le choix du tout naturel: argiles, cacao, plantes macérées… Ainsi, vous ne trouverez pas chez « Graines de savon » de bleu turquoise, mauve ou vert pomme…car la nature ne dispose pas de ces teintes!

Pour les parfums, une synergie de 2 à 5 huiles essentielles est alors ajoutée. Là aussi vous ne trouverez pas de savon au parfum de pomme ou de fraise car ils ne font pas partie des huiles essentielles existantes. Ces huiles essentielles ne sont pas choisies par hasard car elles ont toutes, au-delà de leur fonction parfumante, des bienfaits pour la peau et pour l’esprit et entrent donc dans une logique globale  pour chaque savon.

Coulée ensuite dans de grands moules en bois, cette pâte va continuer son travail de saponification durant 24h. Elle va d’abord monter en température, seule, puis refroidir et durcir. Le lendemain a lieu le démoulage et la découpe des savons, un à un, à la main. Ils sont ensuite mis « à la cure », période de séchage de 6 à 8 semaines, sur des étagères.

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Vient alors l’étiquetage, lui aussi manuellement, étiquette par étiquette, pour enfin parvenir jusqu’à vous, prêts à vous hydrater et à parfumer votre salle de bain…

Tous mes savons ont un surgraissage de 3 à 8 %. Cela correspond au pourcentage d’huiles qui ne seront pas saponifiées par la soude et resteront donc à l’état d’huile. C’est important pour qu’un savon reste doux pour la peau. En effet, par nature, le savon retire le film hydrolipidique (film protecteur) qui recouvre notre peau. Le surgras va permettre que ce film se reconstitue plus rapidement, protégeant ainsi à nouveau l’épiderme.


  Pourquoi le choix de fabriquer à froid…


Certaines savonneries utilisent une méthode de saponification à chaud, qui fait subir une cuisson de plusieurs heures aux huiles. D’autres, une base de petites billes appelées « bondillons », faites de façon industrielle et à échelle mondiale, et dont la composition est parfois pauvre et incertaine.

Pour ma part, j’ai choisi la saponification à froid car j’estime que c’est la seule capable de préserver au mieux les qualités des huiles végétales et des huiles essentielles, et c’est la plus respectueuse de l’environnement puisqu’elle nécessite une consommation d’énergie très faible.

Cette méthode permet également de pouvoir garder toute la glycérine (très hydratante) dans le savon, contrairement à un savon industriel pour lequel la glycérine sera retirée afin de ne pas coller dans les machines, et revendue pour un maximum de profits.

Et enfin, le dernier avantage est de pouvoir maîtriser entièrement le choix et la provenance de toutes mes matières premières.

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Certes, l’inconvénient réside dans le fait que l’on ne peut produire qu’en faibles quantités et donc vendre également de façon limitée. Mais si je suis là aujourd’hui, ça n’est pas pour m’enrichir et encore moins pour fabriquer du savon à la chaîne, mais pour pouvoir subvenir à mes besoins en ayant un mode de vie que j’ai choisi !

Les ingrédients

Les ingrédients utilisés dans la fabrication des savons sont 100% naturels.

Les huiles végétales sont issues de l’Agriculture Biologique et proviennent d’ huileries françaises. Elles sont obtenues en 1ère pression à froid, sans aucune intervention de produit chimique.

Les huiles essentielles portent également quasiment toutes le label AB et sont d’une qualité irréprochable.

Alors, me direz-vous, pourquoi Graines de Savon ne possède aucun label de certification de cosmétique bio? C’est un choix que j’ai fait de ne pas participer à cet engouement pour le bio dont se sont emparés les industriels de la cosmétique pour répondre à la demande croissante. Ces labels ne sont pas forcément, selon moi, un gage de qualité, et en tout cas pas un gage d’éthique ni de proximité de la production .

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